Moment de complicité [Jane]

Jane déposa sa cape sur ses épaules et l’ajusta d’un seul geste. Elle avait tellement l’habitude de faire cela qu’il lui suffisait d’une seule main pour la mettre en place et qu’elle soit parfaitement mise même sans miroir. 370 ans étaient bien assez pour découvrir qu’on pouvait faire plein de chose avec un peu d’habilité. Elle regarda dans le miroir et fut satisfaite du résultat. Elle attrapa un élastique, et, en s’aidant du miroir cette fois-ci, attacha ses cheveux. Ils furent tirés à l’arrière, plaqués contre son crâne, aucun ne dépassait. Cette coiffure lui donné un air plus sérieux, plus mature. Moins naturel, moins humain. Elle remit sa cape bien en place et sortit des ses appartements.
Elle marchait les yeux fermés, connaissant si bien le chemin qu’elle n’avait pas besoin de s’aider de ses mains pour avancer comme le font les humains dans le noir. Le couloir était imprégnait de tant d’odeur. Jane essaya de toute les reconnaitre mais cela s’avéra être impossible. Elle rouvrit les yeux et jeta au tour d’elle un regard plus froid que l’hiver. Elle continua d’avancer, ne croisant personne pour son plus grand bonheur. Bientôt, une nouvelle odeur lui chatouilla les narines. Elle sourit et poussa une porte.

« Ma Jane !! »

Il s’était retourné et lui souriait. Elle était si heureuse de voir ce sourire sur le visage de son frère qu’elle lui sourit également. C’était de ses sourires que l’un comme l’autre se réservaient. Elle s’approcha un peu de lui.

« Me ferais tu le plaisir et l'honneur de m'accompagner à cette chasse ? »

Jane sourit encore plus. Elle était venue pour le voir lui, son frère. Mais c’est vrai que l’idée d’une chasse à deux lui avait traversé l’esprit quand elle avait quitté ses appartements. Elle inspira un bon coup, emplissant d’air ses poumons qui ne lui servait plus à rien. Elle choisit bien ses mots, bien que les mots en eux même n’avaient aucune importance quand elle était avec Alec.

- Tu me sentiras toujours arriver. Ce n’est pas juste. dit elle de sa douce voix. Quant à la chasse, comment pourrais-je te dire non ?

Il lui tendit la main et Jane l’attrapa. Avec son pouce, elle fit de cercle sur le dos de cette main. Elle faisait ça petite, et l’éternité ne semblait pas vouloir faire disparaitre cette petite habitude, comme tant d’autre. Il commença à avancer et Jane l’arrêta quand il fut à son niveau. Elle déposa un baiser sur la joue de son jumeau. Son autre moitié. L’un sans l’autre, ils n’étaient rien. Néan, noir, froid, mort. Ce que Jane était pour tant de gens, vampire comme humain, n’était rien comparé à se que représentait la perte d’Alec pour la blonde.
Elle le tira par le bras et se mit en route. Elle lui adressa un clin d’œil et commença à courir. Elle souriait en plissant les yeux. Deux minutes plus tard, ils sortaient de la demeure des Volturi. Ils prirent les ruelles et quittèrent la ville. A ce moment là, Jane lâcha la main de son frère et se jeta à son cou.

- Je te vois trop peu.

Elle s’écarta juste à temps pour voir le sourire malin de vampire. Elle rit et le décoiffa. Seul Alec avait ce pouvoir : la faire rire. Peut être que d’autres le pouvaient mais jamais personne n’avait essayé de le faire. A vrai dire, le regard de la belle blonde en avait dissuadé plus d’un.

– Penses-tu qu’on a la chance de se trouver une proie chacun sans se rendre en ville ?

Jane restait pendue au cou de son frère. Il était légèrement plus grand qu’elle et elle aimait bien ça. Cela lui donnait une impression de sureté qu’elle n’avait pas malgré ses pouvoirs et son statu de vampire. Quand ils étaient encore humains, cela l’énervait au plus haut point d’être plus petite que lui. Mais maintenant tant de choses avaient changées, elle avait besoin qu’il la protège. C’était bête puisqu’elle pouvait très bien se défendre elle-même mais elle avait besoin de lui au près d’elle. C’était son moitié : ils étaient jour et nuit. L’un ne peut être tant que l’autre n’est pas. Allez savoir qui des deux est le jour…

« Espérons que des aventuriers aient eu l'idée de se balader dans les bois. Après tout, ne dit on pas que quand le loup n'y est pas on peut s'y promener. Et les bois d'Italie ne cachent aucun loup… Peut être aurait il mieux valut pour ces pauvres humains. »

Jane rit. Elle décoiffa son frère d’un geste affectif, avant de se laisser tomber au sol. Elle soupira de bonheur. Elle aimait tellement être avec lui. Tout lui paraissait si simple alors. Si doux, si calme, si parfait. Elle le regarda et ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il lui faisait une de ses têtes. Il avait toujours été le seul à savoir naturellement lui déclencher des fou-rires. Elle riait parfois le reste du temps mais le seul vrai rire qu’elle émettait était celui qu’elle réservait à son frère.

- J’ai pas envie d’aller en ville. Elle avait parlé de sa voix de petite fille capricieuse, sachant que ça le ferait sourire. Tu crois qu’un loup pourrait m’empêcher de manger ? je croyais que tu me connaissais bien cher frère.

C’était une petite boutade. Alec savait très bien que même un chien puant ne pourrait s’interposer entre Jane et son repas. Jamais encore une proie ne lui avait échappée. Elle était une chasseuse hors paire. Et quand elle avait faim, valait-il mieux s’écarter de son chemin s’il on voulait rester en vie. Cela valait pour les humains comme pour les vampires. Mais dans un sens elle aimait bien qu’un humain se met en travers de son chemin. Elle avait deux fois plus à manger alors.
Elle se releva d’un geste fluide pour se mettre face à son frère. Elle sourit et d’un geste machinale voulut passer une main dans ses cheveux. C’est là qu’elle réalisa qu’ils étaient attachés. Elle leva les yeux au ciel et donna un coup moqueur dans l’épaule de son jumeau.

- Aller, viens ! Je vais donner de nouveau cadavre bien frai à McRose. Je vais me faire un plaisir.

Jane sourit et attrapa la main de son frère. Elle commença à marcher, lentement pour un vampire, normalement pour une humaine. Puis elle lâcha la main de son frangin et lui fit un clin d’œil. Elle s’arrêta et il la dépassa d’un pas avant de se stopper aussi. Il n’avait pas l’air de comprendre son manège. Elle sourit encore plus avant de démarrer. Elle parcourut un mètre en courant avant de se retourner et de voir que lui aussi commençait à courir. Elle rit.
Soudain une odeur parvient à ses narines. Elle datait de plusieurs minutes déjà, plus d’une demi-heure surement. Jane jeta un coup d’œil à Alec et tous deux accélérèrent le rythme. L’un comme l’autre adoraient pister. C’était leur jeu en quelque sorte, leur partie de chasse et rien ne pourrait la stopper. A l’odeur Jane pensait que c’était une femme, mais elle ne pouvait pas être sure.

[désolé c'est minable mais je savais pas vraiment quoi dire...]