Il n'y a pas que du noir qu'on doit avoir peur la nuit... [ Adèle ]

" La nuit, toute chose prend sa forme et son vrai aspect. De même qu'on ne distingue que la nuit les étoiles du ciel, on aperçoit alors sur la terre bien des choses qu'on ne voit pas le jour. "
Les vampires faisaient partie de ces choses invisibles aux yeux des hommes tant que le Soleil éclairait leurs vies, qui ne se dévoilaient que lorsque l'obscurité rendait l'atmosphère inquiétante.
William ne dérogeait à la règle. Et ce soir là, il avait faim. Très faim.
Il aurait pu jeter son dévolu sur le premier passant venu, et calmer ainsi la désagréable brûlure qu'il ressentait au fond de sa gorge, mais il avait l'habitude de choisir ses proies avec soin. Ni trop jeunes, car il n'y avait alors aucune difficulté à les attirer dans son piège, ni trop vieilles, car l'idée de planter ses crocs dans de la vieille chaire le répugnait.
Ses repas favoris étaient les jeunes femmes de son âge, douces, innocentes, qu'il s'amusait à séduire. Et parfois, lorsqu'elles s'étaient montrées particulièrement satisfaisantes, il leur laissait la vie sauve.

Il avait du quitter Forks, pour rallier Port Angeles, avant d'humer enfin un parfum qui semblait digne de lui plaire.
Humm....
Léger. Fruité. Parfait...
Un nouveau-né aurait agit instinctivement, sans réfléchir le moins du monde, et surtout, sans chercher à apprécier le moment ô combien excitant qui précédait chaque mise à mort.
Mais Will, fort de ses 359 ans d'expérience, ne comptait pas bâcler le travail.
Silencieux comme une ombre, il s'était installé dans un arbre, avant d'observer la demoiselle qui avançait d'un pas mal assuré en contrebas.
De longs cheveux blonds, légèrement ondulés, un visage gracieux, et de magnifiques yeux bleus, elle devait être issue de la haute société, et elle aurait pu devenir mannequin si elle avait été légèrement plus grande.

D'ailleurs, peut-être l'était-elle ? L'argent pouvait faire tellement de choses pour le compte de ceux qui savaient en faire usage !
Mais qu'importe.
Le don du buveur de sang était bien utile dans de telles situations. Il lui permettait de jouer un peu avec ses future victimes, et de les attirer à lui sans risquer de faire naître le moindre soupçon sur sa personne.
Voyons, qu'est ce qui plaisait aux femmes ?
Ah, il y était...
Un adorable petit chiot était entré en scène, avant de trottiner gentiment en direction d'Adèle, qui aurait très certainement envie de le caresser.

Après cela, eh bien... Comme un pêcheur ramène sa ligne vers lui, il lui ferait faire demi-tour, et évidemment, inquiète pour son bien-être, elle le suivrait.
Et ils se retrouveraient face à face. Les choses sérieuses commenceraient.
Il allait se régaler...

Dure journée pour Adèle aujourd'hui, ses professeurs d'art lui demandaient beaucoup et exigeaient d'elle toujours de bons résultats. Tout ceci mettait un peu la pression à notre petite fille de riche et de ce fait, celle-ci restait assez tard à l'université. Fort heureusement l'endroit restait ouvert longtemps, cela permettait aux étudiants comme elle de pouvoir travailler tardivement.

Cependant après une journée harassante, Adèle décida qu'il était temps de plier bagage le temps d'une nuit et d'aller se changer les idées. De toute manière, l'humaine n'arrivait plus à se concentrer. S'oxygéner le cerveau en buvant un thé lui ferait le plus grand bien! D'autant plus que l'héritière n'avait pas mangé encore!
Port Angeles n'était pas Forks, il n'y faisait jamais bon s'y attarder lorsqu'on était une jeune femme seule.

La démarche peu sûre, Adèle poursuivait son "périple" à travers le parc pour rejoindre sa voiture. De jour cet endroit était vraiment agréable mais le soir venu, c'était autre chose! L'endroit n'était vraiment pas rassurant et la jeune femme n'avait qu'une seule idée en tête: Arriver à son véhicule.
Tandis qu'elle regardait parfois par dessus son épaule pour voir si personne ne la suivait, le visage du jeune homme: Paul, s'imposa à elle.
[i]Cela faisait quelques temps déjà que la belle l'avait rencontré mais depuis elle n'était jamais retourné à "La Push". Et pourtant Dieu sait qu'Adèle aurait voulut y retourner pour pouvoir revoir même de loin ce jeune homme.

La chaleur lui monta aux joues, puis elle ricana alors silencieusement en s'apercevant que son estomac se nouait en repensant à lui faire face de nouveau...elle avait l'impression d'être une collégienne qui n'ose pas aller déclarer sa flamme à l'adolescent qui lui plait. Et pourtant la belle n'était jamais resté seule très longtemps. Mais cette fois-ci c'était différent, l'héritière le sentait.

C'est alors qu'un bruit attira son attention, se raidissant de tout son être, la jeune femme se tourna alors mais vit seulement un petit chiot. Le coeur complètement attendrit par cette petite boule de poile abandonné, Adèle ne put s'empêcher de jeter dans la première poubelle son thé et s'approcha doucement du petit animal. C'est avec une voix des plus douces que la belle tenta d'apaiser cette petite chose tremblante.

"Hey mais qu'est-ce que tu fais ici tout seul? Mon pauvre...tu dois avoir froid..."

Accroupie, le regard tendre, qui pourrait résister à protéger ce petit animal innocent? La pauvre...elle ne se doutait pas qu'un piège se refermait sur ses frêles épaules...un piège redoutable au visage humain.

Adèle : Hey mais qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? Mon pauvre...tu dois avoir froid...

Oui, c'est ça, câline la petite bête...
Du haut de son arbre, Will avait esquissé un sourire : son piège se refermait lentement sur sa proie.
Sur son ordre, l'illusion en forme de chiot s'était blottie contre la jambe de la demoiselle l'espace d'un instant, avant de commencer à s'éloigner d'elle en agitant la queue.
Et comme il s'y était attendu, l'humaine s'était précipité à le suivre, inconsciente. La peur que lui inspiraient les lieux semblait s'être dissipée, et c'était le but recherché : de cette façon, elle baissait sa garde, devenant bien moins réceptive aux signaux d'alarme que pouvait lui envoyer son corps...

En constatant que sa proie approchait de sa cachette, le vampire s'était lestement laissé tombé pour rejoindre le sol, avant de remettre un peu d'ordre dans ses cheveux, et de se préparer à intervenir.
Subtile, et imitant à la perfection un simple passant, malgré sa beauté irréelle, il avait poliment salué Adèle lorsqu'elle s'était retrouvée face à lui.

- Bonsoir.

Un sourire plus tard, il enchaînait, tandis que l'animal lui faisait la fête :

- C'est très gentil à vous de m'avoir ramené mon chien. Pendant un instant, j'avais crû l'avoir perdu...

Les buveurs de sang étaient conçus pour séduire. La chasse était un comportement inné chez eux, facilité par leur voix suave, le regard de braise, et la fascination qu'ils inspiraient aux simples mortels.

Pour le moment, Will gardait ses distance. Inutile de l'effaroucher. La laisser venir.
La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force...

La jeune femme ne s'attendait pas à ce qui allait lui arriver, elle n'aurait jamais du travailler tard ce soir, elle n'aurait jamais du fondre littéralement devant ce petit chien qui en réalité allait lui causer sa perte.
Mais petite humaine complètement innocente du monde sombre qui l'entourait, elle qui avait toujours été à l'abri dans sa bulle dorée, son cocon protecteur dans lequel la demoiselle avait grandit.

Tandis qu'elle suivait le petit chiot, un individu se présenta devant elle. Dans un premier temps surprise, la belle se détendit lorsque le jeune homme se présenta à elle de façon calme.
Adèle qui était quelqu'un de très sociale ne put s'empêcher de sourire au jeune homme à son tour. Le petit animal était la propriété de l'inconnu. Maintenant la jeune femme était rassurée de savoir que cette petite boule de poile ne serait pas seul!

"Mais de rien, c'est normal."

Ajouta t'elle toujours souriante, ses prunelles bleus resplendissaient de joie et de douceur envers le petit animal. Puis la jeune femme regarda maintenant le maître du chiot...et bien qu'elle était très calme, la jeune femme ne put s'empêcher d'être frappé par la beauté de cet individu. La peau pâle comme une poupée de porcelaine. S'en était vraiment déroutant...pourtant son teint ne faisait pas maladif, ses yeux étaient sombres comme un puis dans font...

La beauté de ce jeune homme était surnaturelle, même si son coeur ne battait que pour une seule personne, la jeune femme ne put s'empêcher d'admettre que l'apparence de cet inconnu flattait l'oeil. Mais ce n'était là qu'une apparence destiner à attirer les proies faibles comme Adèles, comme l'abeille sur le pollen. Leur charisme ajoutait un poids supplémentaire à leur pouvoir de séduction.
Adèle détacha néanmoins son regard de celui du jeune homme et s'apprêtait alors à partir.

"Bon eh bien au revoir."

Ajouta t'elle innocemment...tsss comme s'il allait la laisser partir tranquillement.

Adèle : Mais de rien, c'est normal.

Hum, merveilleux, elle n'était pas timide...
Voilà qui allait rendre les choses encore plus faciles ! William avait vraiment bien choisit en décidant de " matérialiser " un chiot, car la demoiselle semblait littéralement en extase devant sa petite bouille.
En entendant son cœur accélérer légèrement alors qu'elle le détaillait, le plus discrètement qu'il lui était possible de le faire en tant que simple humaine, le vampire avait comprit que son charme opérait également.
Son esprit était peut être occupé par l'image d'un autre, mais elle ne pouvait biologiquement pas ne pas réagir à sa beauté....

L'inconnue était plutôt jolie, rappelons le, comme il l'avait remarqué plus tôt, ce qui ne rendrait son " baiser " que plus appréciable.
S'il l'avait rencontré quelques décennies avant, il se serait peut-être laissé tenté par le péché de chaire, mais ce soir là, il avait un but précis : se nourrir.

Adèle : Bon eh bien au revoir.

Oh, elle souhaitait donc le quitter ?
Teuh Teuh teuh, un peu de patience...
Il n'était pas prêt d'en avoir terminé avec elle...

- Attendez...

Feignant une timidité toute naturelle pour un innocent qui se retrouverait en si bonne compagnie au beau milieu d'un parc en pleine nuit, il avait fait quelques pas dans sa direction, sans pour autant dépasser les limites de la bienséance.
Elle lui tournait le dos, chose qui l'avait tentée, mais il voulait faire durer l'instant.

- Le coin n'est pas sûr à cette heure. Voudriez vous que je vous raccompagne jusqu'à la sortie du parc ?

Le petit animal frétillait, ce qui l'encouragerait sûrement à accepter.
Cependant, au lieu de l'escorter en direction de la sortie, le buveur de sang l'entraînerait subtilement dans un recoin sombre, pour ne pas être dérangé pendant qu'il boirait.
Et le plus beau dans tout cela, serait qu'elle ne se rendrait compte de rien, grâce à son précieux don...

Cette journée avait été des plus pénibles pour Adèle qui n'avait pas arrêté de travaillé, alors cette dernière n'avait qu'une seule envie: Rentrer chez elle pour ensuite pouvoir prendre une bonne douche chaude et sauter dans son lit accueillant et confortable.
Rejoindre les bras de Morphée était devenu un besoin presque vital! C'était pour cela qu'elle avait décidé de tourner les talons. Et puis elle n'était plus la Adèle qui dès qu'elle voyait un beau jeune homme, ne pouvait s'empêcher de le draguer parce qu'elle était complètement saoul.

Et puis de toute manière elle qui nourrissait des sentiments plus que sincères pour le Quileute, ne pouvait se résoudre à passer plus de temps en la compagnie d'un autre homme. Cependant l'inconnu l'interpela de nouveau puis avança dans sa direction...Adèle espérait alors que ce type n'allait pas lui sortir le vieux plan drague car bien qu'elle était de bonne humeur, elle n'aurait pas la patience de prendre des gants avec lui malheureusement.

"Oui?"

Dit-elle en se retournant, s'adressant à lui de manière toujours aussi courtoise. Allons, même si elle était une reine de nuit qui avait essuyé quelques années de débauche intensive, la jeune femme avait reçut une bonne éducation!

C'est alors qu'au lieu de lui demander son numéro de téléphone ou quelque chose se rapportant à cela, le charismatique inconnu se proposa simplement de la raccompagner car l'endroit n'était pas vraiment sur de nuit. Ce qu'Adèle approuvait sans pour autant le faire remarquer.

"Ne vous dérangez pas, ça va aller! J'ai grandis au milieu des pires hyènes qui puisse exister alors je pense que je pourrais arriver à ma voiture sans trop de difficultés."

Ajouta t'elle en plaisantant...bien que le petit animal s'agitant lui donnait envie de se faire accompagner rien que pour avoir la joie de pouvoir contempler cette petite boule le poile. L'idée d'avoir un chien chez elle lui traversa alors l'esprit...après tout, elle était toute seule dans sa grande maison à Forks.

Adèle était d'un naturel débrouillarde alors cela la gênait que ce jeune homme la reconduit jusque sa voiture.

Adèle : Ne vous dérangez pas, ça va aller ! J'ai grandis au milieu des pires hyènes qui puissent exister alors je pense que je pourrais arriver à ma voiture sans trop de difficultés.

William se contrefichait du passé de sa victime, et sa réponse l'avait quelque peu agacé. Lorsqu'il avait faim, il avait tendance à être facilement irritable.

- Comme vous voudrez.

Il était resté poli, mais on sentait une pointe de froideur dans sa voix. Et que la jeune femme l'ai perçu ou non, cela ne faisait aucune importance.
Il ne comptait pas lui laisser l'occasion de se défiler...
Une illusion, représentant un groupe de jeunes hommes copieusement éméchés, devrait la pousser à se rapprocher de lui... de son plein gré !

Bien sûr, il aurait pu la contraindre, plaquer une main de fer sur sa bouche, et l'entraîner à l'abri des regards pour en finir immédiatement, mais il n'en avait pas envie. La nourriture, lorsqu'elle venait de se crisper, était souvent moins savoureuse, même s'il prenait un certain plaisir à voir quelqu'un se débattre en vain en pleurnichant entre ses bras...

Non sans avoir jeté un petit coup d'œil en direction du groupe de voyous qui approchait dangereusement de l'endroit où ils se trouvaient, le buveur de sang avait reprit, sur un ton neutre :

- Bonne fin de soirée !

Comme si, plutôt que de le suivre, et bénéficier ainsi d'une " protection", Adèle allait préférer se mesurer à plusieurs individus apparemment bien peu fréquentables !
Non, elle allait s'empresser de revenir sur sa décision, inconsciente des risques qu'elle encourrait, se jeter littéralement dans la gueule du loup, et ce serait très amusant...

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